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Luxembourg : vers une large vaccination contre le Covid-19


«Il n'existe pas d'obligation et il n'est pas prévu de faire le pas. Cela a toujours bien réussi ainsi avec à la clé un des taux de vaccination les plus élevés dans l'UE», souligne Paulette Lenert. (Photo : Didier Sylvestre)

Une fois le sérum disponible, la ministre de la Santé compte faire vacciner de 50 à 70 % de la population contre le coronavirus. Le gouvernement n’envisage toutefois pas d’obligation vaccinale.

La «partie de poker» pour se procurer le vaccin contre le Covid-19 est engagée. Mardi, le député Marc Hansen (déi gréng) a interpellé la ministre de la Santé sur la stratégie que le Luxembourg compte développer pour, le moment venu, être approvisionné en quantité suffisante. «Une sortie définitive de la pandémie ne pourra se faire qu’à l’aide d’un vaccin, qui devra être accessible au monde entier», martèle le pharmacien de formation.

L’initiative isolée dans l’UE fait désordre

Le point de départ du débat était la stratégie concernant le développement d’un vaccin contre le coronavirus lancée le 17 juin par la Commission européenne. Sans surprise, le Luxembourg s’est allié à cette initiative de l’UE. Une fois le sérum disponible, la ministre Paulette Lenert vise large. «Dans un premier temps, on s’est fixé pour objectif d’immuniser de 50 à 70 % de la population en ayant recours au vaccin», annonce-t-elle, avant d’ajouter : «Il nous faudra encore définir quelles seront les catégories de la population qui pourront être vaccinées en priorité.» À l’échelle de l’Union européenne, une vaccination de 40 % de la population est envisagée dans une première phase.

Pour l’instant, il existe toutefois encore toute une série d’inconnues autour du développement d’un vaccin contre le Covid-19. Seule certitude en ce qui concerne le Luxembourg : le gouvernement n’envisage pas de mettre en place une obligation de se faire vacciner. «Il n’existe pas d’obligation et il n’est pas prévu de faire le pas. Cela a toujours bien réussi ainsi avec à la clé un des taux de vaccination les plus élevés dans l’UE. Le même chemin sera emprunté pour la vaccination contre le coronavirus», avait précisé dès le 5 juin la ministre de la Santé en réponse à une question parlementaire de l’ADR.

À ce stade, aucune date concrète pour l’arrivée sur le marché d’un vaccin n’est annoncée. Tant le travail de recherche que les préparatifs sur le plan logistique sont en cours. Parmi les pays de l’UE, la France, l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas ont lancé une initiative commune pour prendre une option sur 300 millions de doses d’un vaccin. Le contrat a été conclu avec le groupe pharmaceutique AstraZeneca. «La Commission européenne vise aujourd’hui à étendre ce contrat à l’ensemble de l’UE. Les 300 millions de doses correspondent aux deux tiers de la population européenne», note le député Marc Hansen.

Une enveloppe de 1,6 million d’euros

Des zones d’ombre concernant ce contrat subsistent toutefois et l’objectif poursuivi de parvenir «à une mise à disposition équitable et à prix abordable d’un vaccin de qualité» est encore loin d’être atteint. «Au départ, on était sceptiques en ce qui concerne le contrat avec AstraZeneca. Entretemps, il y a eu des échanges, mais il nous manque encore des informations concrètes», déplore la ministre de la Santé.

La communauté mondiale n’est pas oubliée. Le Luxembourg participe aux efforts financiers pour obtenir un vaccin. Une enveloppe de 1,6 million d’euros a ainsi été attribuée à la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) afin de garantir un accès mondial au vaccin. L’UE a récolté 9,8 milliards d’euros.

David Marques

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